Des petites victoires: J'ai été me faire couper les cheveux. Je suis retournée à la chorale: programme chargé mais qui me plaît. Tom et Fan m'ont invitée à souper. Leurs enfants sont adorables!!!! Et ma fille m'a dit que son bébé à venir est une petite fille.

Mais toujours ce bordel partout. Le beau temps est revenu mais bizarrement ça ne me plaît qu'à moitié. Je ne dois pas m'enfermer... mais sortir, même dans mon jardin, même dans ma cour, est tellement difficile! Je crois bien que je suis jalouse des voisins qui sont dans leurs jardins bien propre, en famille...

Et ma mère... Je sais, c'est la honte, mais je n'aime pas trop m'en occuper. Mes soeurs me culpabilisent.

MERDE!

Le peu que j'ai fait de bien ce matin est vite oublié!

J'étouffe! Je vois la crasse partout! Tout ce que j'ai abandonné dans cette maison! Les tas de bouts de fils, les p'tits papiers, le chutes de tissus...et les cloportes morts qui couvrent le sol. Ça me paralyse! L'angoisse monte.
Ca peut sembler idiot. "Il suffirait de..." mais je ne sais pas, je n'y arrive pas! Purée! pourquoi je ne suis pas anorexique? On le verrait et on m'aiderait peut-être..mais les rares fois où je parviens à sortir de chez moi, j'arrive à donner le change. Quoique ça ne durera plus longtemps si ça continue comme ça! Je n'ai plus été me faire couper les cheveux depuis au moins 6 mois. Je mets tout le temps les même vêtements, bien larges et qui me cachent le plus possible. J'en arrive à appréhender le beau temps quand je devrais sortir en T-shirt...sans gros pull, sans écharpe pour me cacher.

Vivement la nuit pour que je ne sois plus obligée de vivre.

Quand vous dites que vous êtes dépassée par les évènements, que vous ne vous en sortez pas, il y a toujours quelqu'un pour vous dire "mais fais donc une liste de ce que tu dois faire". Le problème c'est que j'ai tellement de choses à faire que rien que l'idée de la liste me fait flipper :-$

Mais bon, il faut bien que je commence par quelque chose. Hier, quelqu'un de proche est venu m'aider un peu. On a été à la cave et on a rempli au moins 5 grands sacs poubelles de vieux vêtements définitivement importables et de vieux trucs pourris! Avec quelqu'un à mes côtés, l'angoisse était moindre. Mais je n'ai quand même pas pu m'empècher de prendre un tranquillisant. Après ça, je n'ai plus fait grand chose... j'ai un peu brodé des trucs pas vraiment utiles, j'ai "voyagé" sur différents blogs ce qui me donne l'envie de reprendre la couture et la broderie. Le soir j'ai téléphoné à ma mère. Elle va sur ses 91 ans, elle vit toujours chez elle mais elle commence tout doucement à "perdre la tête". Elle m'a dit qu'elle avait été faire un tour avec une de ses filles mais elle ne savait plus laquelle. Elle a aussi parlé de "son mari" (mon père) comme si elle se promenait encore avec lui... mais il est décédé il y a presque 15 ans. J'ai du mal avec ça...

Et ce matin, je me suis dit que mon "jardin" était vraiment trop "jungle". Mon fils avait trop de boulot pour venir me donner un coup de main. Alors j'ai essayé d'y remédier un peu. Mais la tondeuse calait tout le temps et puis tout est allé trop loin. Bon, j'ai quand même dégagé quelques m². Et j'arrive à me dire que c'est toujours ça de fait. Le temps va encore se dégrader à partir de ce soir... pfff...

Il faut vraiment que je ne place pas la barre trop haut. Que je me dise que chaque petite chose de faite est une petite victoire. Que même si j'avance à tout petits pas c'est mieux que de me lamenter parce que rien n'avance.

Ce matin, je n'étais pas loin de basculer dans la méga-angoisse mais finalement j'ai réussi à redresser la barre... sans médoc.

Ceci n'est pas mon premier blog.

Du temps où "j'allais bien", j'en ai eu d'autres. Un pour la famille et les proches, où je postais des photos pour les partager. Un autre qui parlait de broderie et autres chipoteries manuelles ainsi que de ma vie quotidienne. Un autre sur la musique et les chorales que je fréquentais... C'était gai et j'y avais plein d'ami(e)s. Ca m'a aidé à faire de jolies rencontres...que je ne vois plus;

Mais voilà: depuis 3 ou 4 ans... plus de boulot. Je suis une "assistée sociale"... et ce n'est vraiment pas drôle.

Petit à petit les angoisses et la dépression qui m'avaient paralysée il y a longtemps et qui avaient quasi disparu sont revenues. De plus en plus. Dépression, manque de confiance en moi qui tourne à la vraie dévalorisation et à l'agoraphobie... Se mêlent à ça quelques petits problèmes de prise de poids, de pré-diabète... Ca va de mal en pis. Et étant passée par là (point de vue moral seulement), je sais ce qui m'arrive. J'en suis consciente, je sais que je pourrais m'en sortir un jour. Je connais la "théorie" mais la pratique ne suit pas. Là est l'horreur de la dépression.

Bien sûr, je suis une psychothérapie qui m'aide à y voir clair...mais pas vraiment à guérir. Il a été aussi question d'une hospitalisation dans une clinique psy...mais ça...nooooon! Je ne vais pas assez mal et quand je rentrerais de là, je serais quand même confrontée à ma solitude et à mon désordre. Car c'est là que sont leS nerfS de la guerre! Ma maison, la maison "familiale", est pleine de souvenirs, de fantômes du passé.. et pour ne pas les voir je marque mon territoire en semant du désordre partout. MON désordre partout. Du coup, j'ai honte, je ne veux pas que quelqu'un voit ça et je suis de plus en plus seule. Car en plus ma peur de sortir de chez moi grandit et grandit encore. Plus de cours de chant, plus de chorale, plus de bénévolat... Je ne sors que pour m'acheter à manger (et encore...), pour aller chez la psy et pour aller voir ma mère (parce que je m'en sens obligée...oui, je sais, c'est moche!)

Le positif: Contrairement à ma première grosse dépression, je ne bois plus et j'y vais un peu plus doucement avec les médocs...mais je n'arrive qd même pas à m'en passer.

Alors je me suis dit que si petit à petit je commençais à mettre sur ce blog mes pensées et aussi mes victoires, aussi minimes soient-elles, ça pourrait peut-être m'aider.

Voilà...